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Cathédrale orthodoxe Saint Irénée - Paris

Informations sur la vie ecclésiale de l'église-cathédrale Saint Irénée de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France

Anniversaire de la Dédicace (1972)

Le 17 décembre nous fêtons l'anniversaire de la nouvelle dédicace de notre cathédrale Saint-Irénée en 1972, dédicace rendue nécessaire après l'arrêt des célébrations durant les travaux de construction de l'immeuble devant l'église, puis les travaux intérieurs d'aménagement, y compris ceux de l'Institut de théologie St Denys.

La cérémonie de la dédicace eut lieu en présence de l'évêque roumain Théophile Ionesco co-consécrateur de saint Jean de Saint-Denis (en 1964) puis de Mgr Germain (en 1972) et lui même sacré évêque par saint Jean Maximovitch (en 1954).

+Jean de Saint-Denis, +Jean Maximovitch et +Théophile Ionesco

+Jean de Saint-Denis, +Jean Maximovitch et +Théophile Ionesco

Voici les mots du père Eugraph dans son invitation à la cérémonie d'inauguration de la future cathédrale, le 13 octobre 19461 :

«Enfin, Dieu nous accorde un nouveau local-église. Etrange destin. Nous sommes appelés à vivre la liturgie orthodoxe dans un lieu tout empli d’une grande tradition française. Nous recevons un lourd héritage. En effet, le gallicanisme de Bossuet et le jansénisme de la Mère Angélique se sont rencontrés en ce lieu, et, il y a quatre ans, les vieux-catholiques qui s’en réclament, y disaient leur dernière messe. C’est dans ce même lieu que Mgr Irénée Winnaert, père de la renaissance de l’Orthodoxie Occidentale, traça les premières lignes de son œuvre. Ceci est émouvant et plein de sens pour nous. 

A présent, notre tâche est de donner à ce temple austère, selon l’enseignement de l’Eglise, l’allégresse pascale et le “reflet des cieux nouveaux et de la nouvelle terre”.

Paroisse Saint-Irénée avant la construction de l'immeuble en façade

Paroisse Saint-Irénée avant la construction de l'immeuble en façade

Cette église, dédicacée par les vieux-catholiques à Saint-Denys, est le dernier rempart du jansénisme, cette expression si française du puritanisme. Le puritanisme renaît à notre époque. Les hommes, bouleversés, ont soif de pureté et parallèlement aux méthodes politiques glissent vers l’épuration. Ils deviennent absolus, intolérants, assoiffés de martyre et de grandeur, assoiffés de pénitence. Grande lumière, grand danger. Sensibilité extrême, changements extrêmes. Symboliquement, Dieu nous jette dans cette dernière église janséniste afin que l’orthodoxie paisible et invulnérable apporte sa douceur et son allégresse au puritanisme renaissant. L’Eglise ! Sa mission profonde est de sans cesse rétablir l’harmonie dans les passions des hommes. Les hommes sont trop purs ? Sont trop humanistes ? L’Eglise rappelle que Dieu est jaloux et absolu. Ecouter sa voix, simplement, c’est-à-dire se taire et l’écouter, et aussitôt elle parle. Nous ne la laissons jamais parler. Son sein est soulevé de paroles muettes. 

A sa sortie de Rome, notre Evêque, Mgr Irénée Winnaert, s’était adressé à l’Eglise d’Utrecht, ne pouvant supporter l’idée d’être hors de l’Eglise historique et la cherchant désespérément. Mais les temps n’étaient pas mûrs et l’Eglise de Hollande était dure ; dure pour Loyson, elle le fut pour Winnaert qui dut la quitter. Mais durant deux ans, il officia dans notre nouvelle église tandis qu’Elise Viéville tenait l’orgue. Ce fut dans ces murs qu’il accepta de devenir évêque, fondant ainsi sans le savoir la future Orthodoxie d’Occident. Vingt ans après, nous revenons là où nous sommes nés. Qui nous accueille, qui reçoit notre paroisse Saint-Irénée et notre Institut Saint Denys : la Très Pure Mère de notre Dieu, Saint Denys lui-même, Saint Hilaire et Irénée, notre évêque bien-aimé». 

 

1. BOURNE Vincent, La Divine Contradiction (tome II) 

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