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Cathédrale orthodoxe Saint Irénée - Paris

Informations sur la vie ecclésiale de l'église-cathédrale Saint Irénée de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France

Fondements de la foi orthodoxe

La doctrine chrétienne fut révélée de vive voix aux apôtres par notre Seigneur Jésus Christ. Cette révélation orale s'est transmise dans le sein de l'Église de génération à génération à tous ceux qui étaient unis dans la charité, la foi et l'espérance. Elle forme la tradition de la foi orthodoxe. Les fondements de l'enseignement du Sauveur furent transcrits par les apôtres et codifiés par l'Église qui, en choisissant les textes qui reposaient indubitablement sur la tradition évangélique et en écartant ceux qui étaient apocryphes, les réunit sous le nom de «Livres du Nouveau Testament».

Nous possédons donc deux courants spirituels qui remontent à la même et unique source de la parole révélée : la tradition orale, conservée dans l'Église, et la parole transcrite, contenue dans les livres canoniques.

Les conciles œcuméniques, qui représentaient l'Église du Christ encore unie, puisèrent à ces deux courants spirituels, définirent les fondements de la foi orthodoxe et formulèrent les principaux dogmes. Les dogmes, «données révélées», formulées par les conciles et acceptées par l'Église, ne sont point des formules mortes[1] ; ils sont les bases sur lesquelles se construit l'Église et dont dépend la vie de chaque chrétien.

Par exemple :

la doctrine orthodoxe de la liberté dans le salut,

la doctrine catholique-romaine de la grâce surnaturelle (gratiæ infusio),

la doctrine protestante de la foi unique,

et la doctrine calviniste de la prédestination,

ont déterminé le chemin spirituel pour chaque confession. La révélation que nous avons reçue par le Sauveur est définitive. Il ne peut y avoir d'autre révélation plus parfaite ou plus proche de la vérité.

Il ne peut y avoir, par conséquent, de nouveaux dogmes, tout comme il n'y a pas eu de nouveaux dogmes du temps des conciles œcuméniques, qui n'ont défini que ce qui était révélé par la Tradition et l'Écriture et ce qui fut accepté partout, toujours et par toute l'Église. Si les bases dogmatiques posées par les conciles ne peuvent et ne doivent pas être changées ou corrigées, elles peuvent et doivent être expliquées et commentées.

Les questions restées sans définition à côté des dogmes, fondamentaux sont plus nombreuses dans l'Église orthodoxe que dans l'Église catholique-romaine car l'Orthodoxie s'est toujours abstenue d'une trop grande classification et codification des questions dogmatiques et de l'introduction de conceptions juridiques dans le domaine des dogmes.

Pourquoi certaines questions dogmatiques ne sont-elles point définies ? Parce que dans la vie de l'Église tout vient en son temps. Les discussions commencent, les disputes théologiques s'élèvent, l'Église, par la voix de la hiérarchie, formule la doctrine orthodoxe sur la question soulevée.

Chaque chrétien a le droit d'étudier les dogmes. Si son opinion sur telle ou telle question particulière est acceptée par l'Église, elle devient «officielle», sinon elle reste une opinion théologique privée (théologoumène). Si elle est condamnée par l'Église, le devoir du chrétien est de s'incliner devant son autorité. S'il ne le fait pas et s'il affirme qu'il est plus près de la vérité que l'Église, il devient un hérétique et son enseignement une hérésie.

Le commentaire des dogmes fut l'œuvre des théologiens de tous les temps, mais, à diverses époques, des dogmes différents ont particulièrement attiré l'attention de l'Église.

Si, au moment des premiers conciles œcuméniques, les controverses se rapportaient surtout à la christologie et si le peuple chrétien du temps de saint Jean Chrysostome discutait avec âpreté de l'omoousie[2] et de l'omiousie, le dogme de la Troisième Personne ne fut commenté par l'Église, dans toute sa plénitude, que dans les siècles suivants.

Les écrits apostoliques, les œuvres des Pères et les textes liturgiques forment le commentaire de la doctrine dogmatique. Les symboles de foi, les actes des conciles et les encycliques en sont les gardiens.

La voix de toute l'Église orthodoxe s'est fait entendre pour la dernière fois en 1848 dans l'encyclique des patriarches d'Orient.

L'Église prend comme base et point de départ des définitions dogmatiques le symbole de foi de Nicée-Constantinople, composé par les deux premiers conciles œcuméniques pour défendre l'Église contre les hérésies de leur temps. Beaucoup de questions dogmatiques n'y sont point formulées.

C'est la plus brève des synthèses dogmatiques dont chaque mot a été longuement médité. Elle est acceptée par tous les chrétiens et répond clairement aux trois conditions de catholicité énoncées par saint Vincent de Lérins : universalité, antiquité, consentement de tous («dans l'Église catholique même, il faut avoir le plus grand soin de s'en tenir à ce qui a été cru dans tous les lieux, toujours, par tout le monde[3]»).

Dans l'Ancien Testament il n'y avait qu'un seul dogme central qui passa dans le christianisme : la foi en un seul Dieu unique. Dans le Nouveau Testament existe aussi un seul dogme central : la foi en un seul Dieu unique, mais trinitaire dans ses Personnes, c'est-à-dire la foi en la Sainte Trinité.

Ce dogme central comprend, en dehors du dogme trinitaire proprement dit, les affirmations dogmatiques se rapportant aux trois Personnes de la Sainte Trinité.

Au dogme de la Première Personne se rattachent ceux de la création et du péché originel ; à celui de la Deuxième Personne ceux de l'Incarnation et de la rédemption ; à celui de la Troisième Personne, - la doctrine de l'Église et des sacrements.


[1]. Dans le sens de «concepts abstraits» (Note de l’éditeur.)

[2]. Omoousie : lit. : «de même essence» (consubstantiel).

Omiousie : lit. «D'essence semblable». Ces deux termes ont été au centre de la controverse arienne sur la divinité du Christ.

[3]. Commonitorium. Migne P.L. t. L col. 640. Nouvelle traduction, DDB dans la coll. «Les Pères dans la foi» parue sous le titre Tradition et progrès (p. 26).

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